Nos vies se sont croisées un beau dimanche d'août,
Un jour enveloppé d'une chaleur qui envoûte,
Tu traversais ce pont où l'air est inodore,
L'eau si resplendissante luisant des rayons d'or.
Tu semblais si calme, mais tout était si sombre.
Je n'ai su percevoir tes signes de pénombre,
Foudroyé, n'ayant pu lever le moindre geste,
N'ayant pu éviter ce destin si funeste.
Plongés l'un dans l'autre, nos regards ignorants,
Le temps d'un vif passage sur ce pont de dérive,
Jamais tu n'auras pu parvenir à l'autre rive.
Un instant en suspens où le temps larmoyait,
D'opter pour une baignade où l'azur témoignait,
Partir à la dérive, aux eaux du Saint-Laurent.